Tiers-Lieu à Venarey – Les Laumes (21)

avec Guillaume Ramillien architecture https://www.guillaumeramillien.fr

La M.I.N.E. se présente ainsi comme un repère contemporain, ouvert et durable : une architecture qui conjugue innovation et ressources locales, inscrivant la création numérique et écologique dans le paysage alésien tout en dialoguant avec l’histoire du lieu.

Située face à la gare Les Laumes-Alésia, la M.I.N.E., Maison de l’Innovation Numérique et Écologique, s’installe sur la parcelle de l’Ancienne Poste et tire parti de sa géométrie en angle pour composer une figure singulière. Le bâtiment s’avance comme un prisme à cinq faces, soigneusement dégagé de ses mitoyens afin d’adresser chaque façade à son environnement. Sans orientation privilégiée, ouvert de tous côtés, il se distingue par une toiture inclinée qui modifie sans cesse sa silhouette : unitaire et multiple, familière et énigmatique selon le point de vue.

La M.I.N.E., réunit un lieu de formation, de fabrication et de création dédié au numérique et à la valorisation des ressources locales. Le rez-de-chaussée, largement vitré, accueille fab-lab et salle de formation, véritable vitrine sur la ville. Au-dessus, la pépinière d’entreprises – bureaux et espaces de travail partagés – se présente comme une masse sombre, presque fermée, dont l’intérieur lumineux s’ouvre en réalité sur le grand paysage des coteaux alésiens.

Le volume est enveloppé d’un bardage de bois brûlé shou-sugi-ban qui agit comme un filtre à lumière. De larges ouvertures hémicirculaires y sont découpées : vues depuis la rue, elles forment une série de tableaux animés ; vues de l’intérieur, elles cadrent l’horizon et apportent une lumière douce et diffuse.

L’architecture adopte une démarche bioclimatique qui valorise les ressources naturelles du site. L’énergie solaire est captée par des panneaux photovoltaïques intégrés à la toiture. L’eau de pluie est recueillie sur le grand versant et irrigue le jardinet. La ventilation naturelle profite de la protection offerte par la vêture et se propage jusqu’aux sheds, assurant confort et sobriété énergétique.

Le bois, ressource régionale, est présent dans toutes les strates du projet. La superstructure associe un système poteau-poutre en bois massif à de grands voiles en CLT, produits de la préfabrication numérique, découpés de formes hémicirculaires en écho à celles de la façade. À cette précision industrielle répond un geste plus archaïque : des poteaux de chêne massif, issus des forêts voisines et sculptés à la main, affirment le lien direct entre matière et outil.

Le parvis prolonge cette attention au territoire en réemployant les blocs de pierre de taille provenant des anciennes constructions du site, ancrant le projet dans la mémoire du village et de ses habitants.